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Charles Aznavour
La Boheme
CASTELLANO:
Bohemia de París, alegre, loca y gris
De un tiempo ya pasado
En donde en un desván
Con traje de can - can
Posabas para mí, y yo con devoción
Pintaba con pasión tu cuerpo fatigado
Hasta el amanecer, a veces sin comer
Y siempre sin dormir
La bohemia, la bohemia, era el amor, felicidad
La bohemia, la bohemia, era una flor de nuestra edad
Debajo de un quinqué, la mesa del café
Feliz nos reunía, hablando sin cesar,
Soñando con llegar, la gloria a conseguir
Y cuando algún pintor,
Hallaba un comprador y un lienzo le vendía
Solíamos gritar con él y pasear alegres por París,
La bohemia, la bohemia, era jurar, te vi y te amé
La bohemia, la bohemia, yo junto a ti triunfar podré
Teníamos salud, sonrisa, juventud y nada en los bolsillos
Con frío o con calor, el mismo buen humor
Bailaba en nuestro ser, luchando siempre igual
Con hambre hasta el final, hacíamos castillos
Y el ansia de vivir, nos hizo resistir y no desfallecer
La bohemia, la bohemia, era a mi edad amanecer
La bohemia, la bohemia, era soñar con un querer
Hoy regresé a París, crucé su niebla gris
Y lo encontré cambiado,,
Las lilas ya no están, ni suben al desván
Moradas de pasión, soñando como ayer
Rondé por mi taller, más ya lo han derrumbado
Y han puesto en su lugar, abajo un cafetal
Y arriba una pensión,
La bohemia, la bohemia, que yo viví, su luz perdió
La bohemia, la bohemia, era una flor y al fin murió.
FRANCÉS:
Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui posais nue
La bohème, la bohème
Ça voulait dire on est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux
Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver
La bohème, la bohème
Ça voulait dire tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie
Souvent il m'arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d'un sein
Du galbe d'une hanche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on s'assayait enfin
Devant un café-crème
Epuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie
La bohème, la bohème
Ça voulait dire on a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps
Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
A mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs, ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts
La bohème, la bohème
On était jeunes, on était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout
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